Article paru le 23 juillet 2008 sur maville.com (lien)
Actualités - Angers
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L'échalote d'Anjou réclame son label
Aldona Miguel a expliqué les différences fondamentales entre l'échalote traditionnelle et l'échalote de semis..
Face à la concurrence de l'échalote de semis, les producteurs locaux veulent obtenir une appellation d'origine contrôlée.
L'énorme échalote qui trônait, dimanche, à la fête de Chemellier, était un leurre. « Ça, c'est l'échalote OGM, EPO, hormone de croissance. Tout ce que vous voulez sauf la nôtre », s'est esclaffé Jacky Bréchet, grand archiviste de la Confrérie des amis de l'échalote d'Anjou.
Tout un symbole à l'heure où lui et ses amis de la coopérative Fleuron d'Anjou revendiquent une indication géographique protégée (IGP). « Le nom de l'Anjou doit être associé à l'échalote traditionnelle, réclame Jacky Bréchet. Il en va de la protection de ce patrimoine cultural et culturel comme de l'intérêt du consommateur. C'est l'assurance de faire la distinction avec l'échalote de semis, sorte d'oignon déguisé dans la plupart des cas. »
Cette distinction est effective depuis janvier 2007 et la publication d'un arrêté de commercialisation français. Mais, l'internationalisation des échanges et la concurrence farouche des industriels de l'oignon, néerlandais notamment, inquiètent les professionnels d'Anjou : « Nos quarante exploitations représentent quand même 10 % de la production française, soit près de 4 000 tonnes d'échalotes. En inondant le marché avec leurs échalotes de semis, les Néerlandais cassent les prix et mettent en péril notre savoir-faire », alerte Jacky Bréchet.
La différence fondamentale entre l'échalote traditionnelle et l'échalote de semis repose sur le mode de production. La première se cultive manuellement, à partir d'un bulbe qui donne naissance à une touffe de bulbes fils identiques. Sa forme ressemble à celle d'un croissant. La présence d'un durillon à sa base matérialise son caractère traditionnel. Quant à sa valeur gustative, elle est beaucoup plus prononcée que celle de sa concurrente. Forcément, son prix est en rapport avec la main-d'oeuvre abondante qu'elle nécessite. « C'est la contre-partie de notre travail. Mais, au moins nous nous battons pour la défense de la gastronomie ! », insiste Jacky Bréchet.
En attendant l'obtention de cette appellation d'origine contrôlée, Fleuron d'Anjou a opéré un rapprochement avec les producteurs bretons : « Avec eux, on milite pour décrocher le label européen « spécialité traditionnelle garantie ». Pour peser davantage au niveau international. »
Julien RENON.
Ouest-France