Les vignobles de Brem, Mareuil, Vix, Pissotte et Chantonnay attendaient l'Appellation d'origine contrôlée depuis vingt ans. Hier, l'Institut national de la qualité a donné son feu vert.
Examen de passage
Hier, à Paris, les cinq mousquetaires des fiefs vendéens ont réussi leur examen de passage. L'Institut national de la qualité et de l'origine (INAO) a voté à bulletin secret. Verdict : le gardien du temple des signes de qualité en France reconnaît officiellement l'Appellation d'origine contrôlée (AOC) pour les vignobles de Vix, Pissotte, Mareuil, Brem et Chantonnay.
« Le décret attend maintenant la signature des ministres de l'Agriculture, du Budget et de l'Intérieur avant sa parution au Journal officiel », précise Hubert Macquigneau, le président du syndicat des Fiefs vendéens.
Cette ultime formalité autorisera la trentaine de vignerons concernés à se prévaloir de l'AOC pour la vendange 2011. Et parachèvera la longue ascension des crus vendéens vers la qualité.
Une longue ascension
En 1974, les fiefs vendéens gravissent un premier échelon dans la hiérarchie : ils sont reconnus comme vins de pays. En 1984, ils peuvent revendiquer l'Appellation d'origine vins de qualité supérieure (AOVDQS). En juillet 1991, le syndicat des Fiefs vendéens dépose son premier dossier de candidature à l'AOC. S'en suit un parcours d'obstacles échelonné sur 20 ans.
Les commissions d'enquête dépêchées par l'INAO passent le terroir au peigne fin. Définissent dans de longues séances de dégustation la typicité des vins vendéens.
Les meilleurs terroirs
Pour décrocher leur titre de noblesse, les fiefs vendéens ont resserré leurs frontières autour des terroirs les plus favorables à la maturation du raisin. Obéissant à des critères de sol et de relief, l'aire d'appellation a été délimitée avec la précision d'un soc de charrue.
À la parcelle près. « Ont été exclues les parcelles viticoles isolées du plateau bocager et de la plaine céréalière, les terres profondes, fertiles, argilo-limoneuses, les terres humides », énumère Hubert Macquigneau. Sont sélectionnées les coteaux, les pentes, exposés au soleil, sur un sous-sol de schiste. « Nos terroirs se situent sur la toute dernière butte du Massif armoricain avant le Marais poitevin », complète Xavier Coirier, viticulteur à Pissotte.
Chantonnay, le cinquième fief
L'aire d'appellation, approuvée hier par l'INAO, a lâché du lest par rapport à la zone totale de production (2 814 ha). Elle met de côté les communes de Talmont-Saint-Hilaire, Landevieille, Bessay, Corpe. Elle se concentre sur 1 215 ha, englobe 16 communes, dont la nouvelle venue Chantonnay. Et se décline en cinq terroirs : Mareuil, Brem, Vix, Pissotte et Chantonnay.
La négrette, cépage emblématique
Contrôlé par l'organisme indépendant Certipaq, le cahier des charges approuvé par l'INAO incite les vignerons à poursuivre et amplifier leurs efforts de qualité.
Par exemple, les producteurs devront planter davantage de cabernet franc et diminuer la part de gamay pour fondre les notes fruitées, caractéristiques des fiefs vendéens rouges dans une bouche un peu plus longue.
Une place de choix sera réservée à la négrette, cépage emblématique et « fil conducteur » du vignoble vendéen.
Xavier BONNARDEL.